Le 14 Décembre 2018, nous avons organisé une table ronde sur ‘’Cinéma et migrations’’. C’était dans le cadre de la troisième édition du Festival International du Film sur la Migration initiée par l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM). L’OIM qui a organisé une série d’évènements ayant pour but de promouvoir un débat ouvert et inclusif autour de la migration au Sénégal et dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest. Au-delà de la table ronde, sujet de l’article ci, il y a eu une journée de projections de films comprenant des films sénégalais ou réalisés au Sénégal le 18 Décembre 2018.
Cinéma et Migrations au CESTI
Hugues DIAZ, directeur de la Cinématographie a estimé que « le cinéma a un rôle, un pouvoir qui peut aider dans l’interprétation et la compréhension du phénomène de la migration. Il « est l’art le plus complet pour produire des émotions et sensibiliser le public ».
A sa suite, Yvain Bon chef de projet à l’OIM a présenté le projet ‘’Migrants comme messagers’’ après avoir rappelé le travail fait par l’organisation qui vise à stimuler un dialogue sur les expériences existantes et les nouvelles approches de la représentation de l’expérience migratoire dans la production cinématographique.
Moussa Touré Cinéaste a parlé de la migration qui selon lui devient très ambiguë sur notre continent. Son constat aujourd’hui est qu’on est sur un continent où tout le monde veut partir aujourd’hui. Il est l’auteur de plusieurs films sur la thématique de la migration, dont « Toubab Bi » (1991), « TGV » (1998) et récemment « La Pirogue », en 2012.
Khadidiatou Sow a évoqué son court métrage ‘’Une place dans l’avion’’. Loin du pathos habituel, l’histoire est drôle, jusqu’au burlesque, mais absolument pas légère comme l’écrit Théodora Sy SAMBOU. Comme Moussa Touré, la jeune réalisatrice évoque ses rencontres à elle : des jeunes gens pas si mal lotis, pas si désargentés que cela, des familles plus ou moins «stables» où l’on mange encore à sa faim.
Son producteur Oumar Sall accuse les médias de susciter cette envie d’ailleurs. Pour le directeur de Cinekap, c’est eux qui vendent du rêve et des fantasmes aux jeunes. Il pointe toutefois du doigt le côté réducteur pour ne pas dire ridicule de la chose, c’est légitime : tout le monde devrait «pouvoir se déplacer».
Pape Seck a pour sa part parlé de son expérience de migrants qui lui a inspiré son court métrage ‘’Sori’’. Quand on parle de migrants, le côté économique est plus mis en avant au détriment de l’Humain. Ce côté humain a été mis en exergue dans son film.
Pape Bolé Thiaw avec ‘’Dani Dolé’’ a mis le focus sur les migrants marchands ambulants d’Italie.
Marilena LISCA de l’OIM a présenté le projet ‘’Migrants comme messager’’ qui est un documentaire réalisé par et avec des migrants. Dans ce documentaire, ils ont eu à évoquer leurs dures conditions de voyage, les tortures dont ils ont été victimes etc. Une migrante, Mme Diallo a eu à faire un témoignage sur son expérience.
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