‘’Or, les frontières, le territoire, l’intégrité territoriale, la souveraineté… n’ont jamais été donnés. Ils ont toujours été conquis. A l’épreuve du feu et au prix du sang. Commandant en chef de l’armée de la République serbe pendant la guerre de Bosnie, Ratko Mladic l’a rappelé par une formule brutale mais historiquement vraie : « Les frontières ont toujours été tracées avec du sang et les Etats bornés par des tombes. » Une fois pour toutes, l’Etat du Sénégal doit faire cette guerre inévitable en Casamance.’’
C’est ainsi que Cheikh Yerim Seck termine son éditorial sur son blog Yerim post, où il parle sans langue de bois de tout et de rien. Fin tacticien militaire et expert en géopolitique entre autres, il nous cite Nicolas Machiavel, le général prussien Carl Von Clausewitz qui a écrit ‘’ le plus important traité de stratégie militaire jamais écrit, De La Guerre.’’ Rien que ça.
Il nous cite aussi Ratko Mladic, Commandant en chef de l’armée de la République serbe pendant la guerre de Bosnie qui pour la petite histoire est condamné à la prison à perpétuité par la Cour Pénale internationale le 22 novembre 2017. Il a été reconnu coupable de génocide et de crime contre l’humanité. L’homme surnommé par les médias ‘’le boucher des balkans’’, l’homme qui a mené l’entreprise de nettoyage ethnique menée dans toute la Bosnie durant la guerre qu’il y a eu lieu dans ce pays entre 1992 et 1995, celui qui a dirigé le siège de Sarajevo, et le massacre de Srebrenica est posé en modèle, au Sénégal.
On est partagé entre le dégoût, le rire, parfois la colère (je l’avoue) à la lecture de ces lignes signés Cheikh Yérim SECK, un sénégalais bon teint, avec une culture générale immense, enfin on suppose au vu de ses faits d’armes. Il a été un grand journaliste à Jeune Afrique, un chroniqueur hors pair, un écrivain et tant d’autres choses.
Il doit normalement savoir que la réalité de la Bosnie, de la Prusse, n’est pas celle de la Casamance. Il ne peut absolument pas et ne doit pas y avoir de guerre en Casamance.
Pompeusement, il nous jette cette citation à la figure : ‘’ Les frontières ont toujours été tracées avec du sang et les Etats bornés par des tombes’’. Au nord, la frontière du Sénégal est bornée par des tombes ? A l’est ? et au Sud ça devrait être le cas ?
Quand il s’agit de l’ensemble du Sénégal, il prone la paix et appel au calme en période pré ou post électorale. Mais dès qu’il s’agit de la Casamance, la solution radicale c’est la guerre !
Qui va faire cette guerre ? Les soldats sénégalais qui sont en majorité issus du centre et du sud du pays ? Amusez vous à sortir les statistiques et vous verrez.
A l’épreuve du feu et au prix du sang ! Le sang de qui ?
Nous avons l’habitude d’entendre que le Sénégal est un et indivisible. On le dit fièrement, on s’en gausse même….. Mais l’article de Yerim a du bon !
Il nous montre que nous ne devons pas dormir sur nos acquis. Il nous prouve aussi que malgré plus de trente ans de crise, le problème casamançais est méconnu de la plupart de ceux qui aiment donner leur avis dessus dont Cheikh Yérim Seck. Aussi brillant analyste qu’il soit, il a raté sa sortie.
Seulement, on ne va pas lui en vouloir. Non, on ne doit absolument pas lui en vouloir. Il a eu l’honnêteté de donner son avis, en mettant en évidence ses carences. Lui répondre par le mépris serait peu constructif.
A tous ceux qui maîtrisent cette crise casamançaise, je vous en prie, vous exhorte a contacter le sieur Yerim et à lui montrer les limites de sa réflexion. Pas d’injures, pas de coups au bas de la ceinture. Juste prendre le temps, autour d’un verre, dans un bar ou restaurant huppé et lui expliquer gentiment avec un grand sourire, pourquoi ces propos dérangent.
Trop de sang a coulé en Casamance. Pour 2018, on veut juste la Paix et rien d’autres.
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