Société

Séries sénégalaises ? Que de dérives selon les facebookers

Nous publions cet article qui date de 2008 histoire de camper le décor sur la question des séries. En cette année 2019, la tendance se poursuit, de nouvelles productions voient le jour, les critiques toujours aussi véhémentes alors qu’une nette amélioration se perçoit de jour en jour. Bigué BOB du Journal Enquête évoquait cette situation dans un article intitulé : Productions audiovisuelles, Les mille et un problèmes des séries sénégalaises

Wiri Wiri, Mbettel, Pod et Marichou, Idôles constituent le top quatre des séries sénégalaises les plus suivies et commentées sur un réseau social comme facebook, qui se veut un baromètre de perception. Le constat est qu’aujourd’hui les ‘’novelas’’ sont en perte de vitesse face à la production audiovisuelle qui est vertement critiquée et paradoxalement très appréciée. Les écarts fictionnels déroutent et certains pointent du doigt les dérives.

Toute la semaine, les chaines de télévision sénégalaises diffusent les nouvelles productions audiovisuelles portées par des troupes théâtrales ou des maisons de production comme Even Prod, Marodi, Okay Africa  ou Pikini pour ne citer que celles-là. Dans un article publié dans le numéro 4 de Senciné, Bigué Bob écrivait en conclusion : ‘’le succès de ces séries télévisées est d’avoir su capter les réalités sénégalaises, leurs problèmes et de les projeter à l’écran. Mais là où le bât blesse, c’est ce copier-coller d’une mise en scène ou d’une esthétique à l’hollywoodienne’’.

Dérives sectaires graves

Un point de vue partagé par bon nombre d’internautes sur facebook. Pour ces derniers, les séries sénégalaises ne reflètent absolument pas les réalités du terroir. Pod et Marichou avait été vertement critiquée pour la fin de sa saison 2. La saison 3 lancée en grandes pompes laisse beaucoup de téléspectateurs sur leurs faims. Dans des groupes comme Galsen Fun, T’es de Dakar si…,  Accro série et cinéma : les cinéphiles, Mes livres sexes cuisine et bien être ils ont été nombreux à critiquer la nouvelle direction prise par la série. Un internaute a alerté sur ‘’ ATTENTION DÉRIVES SECTAIRES GRAVES QUI MENACENT LE PEUPLE SÉNÉGALAIS ! 
Je me demande si les gens qui servent ces séries de téléfilms, où l’apologie du crime et des sacrifices humains pour le pouvoir est le fil conducteur, savent bien ce que cela peut engendrer comme bouleversements négatifs dans notre culture, notre vivre ensemble !’’

Un point de vue partagé par bon nombre d’internautes sur facebook. Pour ces derniers, les séries sénégalaises ne reflètent absolument pas les réalités du terroir. Pod et Marichou avait été vertement critiquée pour la fin de sa saison 2. La saison 3 lancée en grandes pompes laisse beaucoup de téléspectateurs sur leurs faims. Dans des groupes comme Galsen Fun, T’es de Dakar si…,  Accro série et cinéma : les cinéphiles, Mes livres sexes cuisine et bien être ils ont été nombreux à critiquer la nouvelle direction prise par la série. Un internaute a alerté sur ‘’ ATTENTION DÉRIVES SECTAIRES GRAVES QUI MENACENT LE PEUPLE SÉNÉGALAIS ! 
Je me demande si les gens qui servent ces séries de téléfilms, où l’apologie du crime et des sacrifices humains pour le pouvoir est le fil conducteur, savent bien ce que cela peut engendrer comme bouleversements négatifs dans notre culture, notre vivre ensemble !’’

Liberté sexuelle des personnages: Inadmissible

Autre reproche fait à cette série, la liberté sexuelle assumée des personnages. POD en est l’exemple type : il a engrossé deux femmes au moins dans la série alors qu’il était un homme marié. Et la plupart des personnages en ont fait autant d’où ce commentaire sur facebook : ‘’POD embeul na EVA niouni détt POD embeulatt BETY faniouy wakhé paré gouniou SIR eumbeul NABOU Legui nak MOMO farna eumbeul KINÉ nak ‘’ (Pod a enceinté Eva, ensuite Betty. Au moment où nous le déplorons, Sir engrosse Nabou et là c’est Momo qui enceinte Kiné) vision réductrice certes, mais révélatrice de l’opinion majoritaire sur ces séries qui selon bon nombre d’internautes contribuent à la dégradation des mœurs. Marodi est souvent pointé du doigt. Sa deuxième grande série Nafi est considérée par les internautes comme la série la plus inutile du paysage médiatique sénégalais. Aucune leçon à en tirer, la cellule familiale a été maltraitée mais n’empêche, elle aura fait parler d’elle à un moment où toutes les séries en vogue étaient en pause. Et cela, dès le début du teasing. Sur la page facebook dédiée à la série, on pouvait lire : Vous avez hâte ? Vous en aurez plein les yeux. De jeunes filles très séduisantes et propres dans la nouvelle série Nafi.

Nafi, série qui contribue à la dégradation des mœurs

Ame Kagal sur facebook, critique de cinéma disait ceci de la série ‘’Une comédie….gratuite qui sature : Avant la série Nafi, le personnage de tonton tapha dans Pod et Marie chou commençait déjà à irriter certains par sa façon de parler dans toutes les situations. Les sénégalais semblent de plus en plus insensibles à la comédie exagérée que nos téléfilms nous ont toujours servie dans le passé. Bien sûr ça faisait rire. Au cinéma, ce qui fait rire ne doit pas être gratuit. Il faut comprendre et faire des liens pour déceler l’humour dans ce que fait ou ce que dit l’acteur.’’

Mais hélas, c’est de l’audiovisuel pas du cinéma. Et d’autres se posent une question qui revient avec acuité : ‘’Les séries sénégalaises intitulées Dikoon, Idoles, Wiri Wiri, Pod et Marichou, Mbettel et Belle-Mère ont deux choses en commun. Lesquelles ?  Coma et Prison ! L’on dirait qu’il s’agit du même scénariste hein… ‘’

Dikoon est la série de Pikini Production qui irrite par sa longueur. Plus de 180 épisodes pour la première saison, et des rebondissements à n’en plus finir. Les faits sociaux, mysticisme, tout y passe. Beaucoup n’en pouvait plus du serpent qui avait fait son apparition vers la fin 2017. Pas de réelles critiques sur le fond mais la forme a vraiment laissé à désirer. Elle reflète la réalité mais concernant le statut de la femme, peut mieux faire.

Vision stéréotypée de la femme

Dans Dikoon, les femmes souffrent dans leur ménage et les héros ne sont pas si attachants que ça. Sitapha est mort dans une indifférence généralisée sur facebook beaucoup ont évoqué sa méchanceté. Ce qui ne fut pas le cas à la mort d’Omar de Mbettel et Malick de Idoles. Limite si les facebookeurs adeptes de ces séries n’avaient pas exigé un deuil national. Ces deux séries font quasi l’unanimité. Idoles est vu comme la série des intellectuels où on est loin des stéréotypes. La série évoque des faits sociaux sous un angle pointu, comme le ferait des journalistes. Logique, vu que la trame tourne autour d’une rédaction. Mbettel rappelle un soap opéra version Sénégal : L’argent, les rivalités, la polygamie. Scénario bien ficelé et qui surprend par son imprévisibilité. Avec Mbettel, les fans ne se disent pas que leurs commentaires sur facebook ont influencé les scénaristes.

Aujourd’hui, dans un groupe comme Mes livres sexe, cuisine et bien être, il y a un rituel bien établi, le ‘’lale bassang’’ (étendre la natte) pour suivre la série Wiri wiri de la troupe Soleil Levant. En même temps que l’épisode passe sur la Tfm, les internautes commentent en temps réel et critiquent sans complaisance le peu de considération qu’il y a pour les femmes toujours obligés de subir. Un trait culturel que dans ce groupe de femmes elles aimeraient bien effacer. Elles sont plus nombreuses à suivre les séries sénégalaises. Et elles commencent à réclamer plus de femmes réalisatrices, scénaristes afin de refléter la société sénégalaise où les femmes ne jouent plus les seconds rôles.

Oumy Régina Sambou

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